Le dimanche 16 février au Tremargad Kafe, vous êtes conviés à une présentation du livre Ni or ni maître (les éditions du couac, septembre 2019), suivie d’une discussion, en présence des auteur.e.s.
Partant du projet minier de la Montagne d’or en Guyane et des luttes qui s’y opposent, le livre Ni or ni maître analyse les dessous de ce dossier et le connecte aux dynamiques sociales et aux logiques industrielles. Pour ses promoteurs, un trou béant rempli de produits chimiques extrêmement nocifs et des boulots dans des conditions exécrables se métamorphose en mine « verte » et en « chance » de développement économique.
Ici, en métropole, force est de constater que les stratégies et les nuisances de l’industrie minière n’ont rien d’exotique. Pendant que les mines du passé continuent d’empoisonner une grande partie du territoire, l’État impulse un renouveau minier en rendant son sous-sol attractif et en accordant un grand nombre de permis d’exploration.
Nous souhaitons discuter et réfléchir ensemble aux possibilités que nous avons d’affronter les parties prenantes de ces projets, tant au niveau local que global.
Parce qu’avec la complicité des États, les industries prolifèrent aussi sur notre résignation et sur notre atomisation, nous pensons qu’il est primordial de construire des moyens de s’opposer concrètement et radicalement aux logiques de morts qu’elles imposent.

https://rebellyon.info/Avis-de-parution-Ni-or-ni-maitre-Montagne-21213
La Guyane a une histoire écrite dans le sang, celui de l’extermination
quasi totale des populations antérieures à l’invasion des colons, celui
des siècles d’esclavage et celui des colonies pénitentiaires. Dans la
continuité de ce chevauchement de périodes d’oppression et
d’exploitation, la France cherche de nouvelles manières de tirer profit
de ce territoire et, dans cette optique, l’industrie minière lui offre
de quoi nourrir des ambitions vertigineuses.
Centré sur le dossier dit de la « Montagne d’or »,
qui suscite une contestation largement médiatisée depuis plusieurs
mois, cet ouvrage analyse sans ménagement les dessous de ce projet porté
par le géant russe de l’industrie minière Nordgold et le spécialiste
canadien de l’exploration aurifère Columbus Gold, en regard de la touche
coloniale intimement liée à cette quête de l’eldorado. Colonialisme
tellement intégré, au demeurant, que le nom même de Columbus Gold ou son
logo représentant les trois voiles de la caravelle de Christophe Colomb
ne surprennent plus personne ! De fait, son
colonialisme n’a rien d’exceptionnel : en métamorphosant un territoire,
en recomposant les populations d’une zone, en imposant un point de
non-retour, tout projet capitaliste contient une dimension coloniale.
Fosse à ciel ouvert pour extraire un filon primaire situé en pleine
forêt tropicale, usine de cyanuration pour traiter le minerai, dépotoirs
pour stocker les déchets toxiques, cette méga-mine New Age n’a rien
d’exceptionnel non plus et elle se conforme même à l’hypocrisie verte et
solidaire des normes en vigueur. Elle respecte surtout une implacable
logique : chercher à faire le plus de profit possible.
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